VARIATION DE LA PERCEPTION DES DISCONTINUITES TRANSFRONTALIERES SELON LE MAILLAGE ET LE MODE DE REPRESENTATION ADOPTES
Source : Grasland C., Dumas E, CNRS-Equipe P.A.R.I.S.. (1999)
 
1. Communes françaises et communes belges
2. Cantons français et communes belges
3. Lissage dans un voisinage de portée 10 km

Carte 1
La cartographie du taux d'accroissement au niveau territorial le plus fin de chacun des deux pays (communes françaises et communes belges = niveau NUTS5 d'Eurostat) donne l'impression d'un contraste très brutal de part et d'autre de la frontière franco-belge. Les communes françaises auraient des taux extrêmes (fortement positifs ou négatifs) tandis que les communes belges auraient des taux moyens (faiblement positifs ou négatifs).  Cette opposition est en réalité largement factice et tient à la différence de taille des unités territoriales de chaque pays. Plus étendues que les communes françaises, les communes belges agrègent les évolutions des centres urbains et de leur environnement périurbain ou rural, alors que les communes françaises les différencient.
Carte 2
En remplaçant les communes par les cantons du côté français, on obtient des unités territoriales de gabarit sensiblement équivalents et, donc, des contrastes de même nature. Les oppositions sont désormais moins marquées à l'intérieur de l'espace français mais des discontinuités importantes demeurent visibles le long de la frontière (avec un gradient qui change de direction selon les segments frontaliers considérés).
Carte 3
En éliminant complètement la grille de lecture territoriale et en généralisant la carte à l'aide d'une méthode de lissage (valeurs moyennes dans un voisinage gaussien de portée 10 km), on peut mettre en évidence l'existence d'une zone transfrontalière de décroissance qui relie la France au sillon charbonnier de Wallonie (Mons-Namur). Un contrate frontalier demeure toutefois nettement dans la zone ardennaise (fort gradient suivant le tracé de la frontière).