GO303 : Organisation de l'espace (1)
Analyse spatiale et modélisation des phénomènes géographiques
Claude Grasland
Université Paris VII / UFR GHSS - Licence de Géographie  / Année 2000-2001 / 1er  Semestre
Chapitre 1
ANALYSE DES SEMIS DE POINTS
(Documents de cours)

 

A. INDICATEURS STATISTIQUES DE POSITION

A.1) Coordonnées et distances A.2) Détermination d’un point central A.3) Dispersion autour d’un point central B. FORME DE REPARTITION DES DENSITES

B.1) Distribution des densités par rapport à un point

B.2) Distribution des densités par rapport à un axe

B.3) Distribution des densités par rapport à une surface
 

C. ANALYSE DE LA FORME D’UNE DISTRIBUTION

C.1) Formes et processus générateurs des distributions

C.2) Test de la forme d’une distribution

Document 1 : Transformation de coordonnées en matrice de distance

Tableau des coordonnées
 
i Xi Yi
1
20
60
2
50
60
3
10
40
4
40
40
5
180
50

Carte de localisation

Matrice des distances euclidiennes :


 
DEij
1
2
3
4
5
1
0
30
22
28
160
2
30
0
45
22
130
3
22
45
0
30
170
4
28
22
30
0
140
5
160
130
170
140
0

Matrice des distances rectilinéaires :


 
dRij
1
2
3
4
5
1
0
30
30
40
170
2
30
0
60
30
140
3
30
60
0
30
180
4
40
30
30
0
150
5
170
140
180
150
0

Matrice des distances orthodromiques :

On suppose que X est la longitude en degrés et Y la latitude en degrés :

DOij=6368*Arccos[(sin(Yi).sin(Yj))+(cos(Yi).cos(Yj).sin(Xi).sin(Xj))+cos(Xi).cos(Xj)]
 
dOij
1
2
3
4
5
1
0
7818
4451
5921
14337
2
6670
0
4342
5834
14226
3
6561
7615
4234
5747
14115
4
6452
7514
4125
5661
14004
5
6344
7412
4017
5575
13893


Document 2 : Définition et formule de calcul des points centraux et des paramètres de dispersion associé

a) Point moyen (non pondéré)

Le paramètre de dispersion associé est la distance-type sD qui est la racine carré de la moyenne du carré des distances, c’est-à-dire la racine carrée de la somme des variances de X et de Y.

b) Point moyen (pondéré)

Le paramètre de dispersion associé est la distance-type pondérée sD,P qui est égale à la racine carrée de la moyenne du carré des distances à tous les membres de la population P. Si on note sX,P l’écart type de X pondéré par P et sY,P l’écart type de Y pondéré par P, on a :

c) Point médian (non pondéré)

Le point médian non pondéré est le point M minimisant la somme des distances à tous les points

Les paramètres de dispersion associés sont les quantilesDM,% de la distribution des points en fonction de la distance au point médian.

Ex. La distance médiane DM,50% est le rayon du cercle centré sur le point médian M permettant de rassembler 50% des points de la distribution.

d) Point médian (pondéré)

Le point médian pondéré est le point MP minimisant les distances à l’ensemble de la population P

Les paramètres de dispersion associés sont les quantiles DM,P% de la distribution de la population en fonction de la distance au point médian

Ex. La distance médiane pondérée DM,P50% est le rayon du cercle centré sur le point médian M permettant de rassembler 50% de la population P.

e) Exemple de calcul
 
i
Xi
Yi
Pi
1
10
40
500
2
60
10
200
3
70
50
100
4
80
30
100
5
90
40
100


 
 

Document 3 : Exemples d’utilisation du point moyen et de la distance-type

(a) Déplacement du point moyen de population en Iowa (1850-1970)

(b) Evolution de la distance-type en Iowa (1850-1970)

(c) Calcul des centres de gravité de différentes productions en Ukraine vers 1926


Document 4 : Analyse d’une distribution en fonction de la distance à un point de référence.

(a) Distribution de la population de Yaoundé en fonction de la distance au centre en 1987
 
Distance
Surface Population en 1987
Densité
au centre (km)
km2
%
hab.
%
hab./km2
indice 100
[0;1[
3.8
1%
2700
0%
703
29
[1;1.5[
2.5
1%
28000
4%
11111
461
[1.5;2[
6.4
2%
84900
14%
13245
549
[2;2.5[
5.7
2%
74600
12%
12997
539
[2.5;3[
5.7
2%
67700
11%
11877
492
[3;3.5[
18.2
7%
144600
23%
7941
329
[3.5;4[
9.0
3%
57300
9%
6346
263
[4;4.5[
4.2
2%
20200
3%
4798
199
[4.5;5[
15.3
6%
36400
6%
2373
98
[5;5.5[
19.1
7%
37700
6%
1974
82
[5.5;6[
26.5
10%
27300
4%
1032
43
[6;6.5[
14.5
6%
10000
2%
690
29
[6.5;7[
26.8
10%
7600
1%
283
12
[7;7.5[
6.9
3%
1300
0%
190
8
[7.5;8[
3.3
1%
2700
0%
828
34
[8;8.5[
23.2
9%
9500
2%
410
17
[8.5;9[
9.6
4%
1200
0%
125
5
[9;9.5[
58.3
23%
11200
2%
192
8
Total
259.1
100%
624900
100%
2412
100

N.B. Les calculs sont effectués à l’aide du centroïde des chefferies : c’est pourquoi la croissance des surfaces n’est pas régulière.

(b) Forme de la décroissance de la densité de population en fonction de la distance au centre à Yaoundé en 1987

Source : Bopda A., 1997, Yaoundé dans la construction nationale au Cameroun : territoire urbain et intégration, Thèse, Université Paris 1, 2 vol.;


Document 5 : Test de la forme d’une distribution

(a) forme d’une distribution de points

(1) tous les emplacements de l’espace ont la même probabilité d’accueillir un point

(2) la position d’un point nouveau est indépendante de la position des points précédents

(1) certains emplacements de l’espace ont plus de chances d’accueillir un point

(2) la localisation d’un premier point favorise l’apparition d’autres points à proximité

(1) tous les emplacements de l’espace ont la même probabilité d’accueillir un point

(2) la localisation d’un premier point défavorise l’apparition d’autres points à proximité
 
 
 
 

(b) Méthode des quadrats

(1) Soit un semis de N points distribués sur un espace E

(2) On recouvre l’espace E d’un ensemble de K mailles de formes régulières. Le nombre moyen de points par maille est égale à D=N/K

(3) On associe à chaque maille i le nombre Di de points qu’elle contient, puis on calcule la variance du nombre de points par maille V(D) et on en déduit l’indice de concentration

IC=V(D)/D

IC» 1 : distribution aléatoire (loi de Poisson)

IC>1 : distribution plutôt concentrée

IC<1 : distribution plutôt régulière

(4) On dénombre les nombre de mailles en fonction du nombre de points qu’elles contiennent. On note K(n) le nombre de mailles comportant n points.

(5) On détermine les effectifs théoriques K*(n) qui seraient obtenus si la distribution était aléatoire à l’aide de la formule suivante :

(6) On teste l’égalité des deux distributions K(n) et K*(n) à l’aide d’un test du Chi-2. En fonction des résultats du test on conclue au caractère aléatoire ou non aléatoire de la distribution observée.
 
 
 
 

(c) Exemple d’application de la méthode des quadrats


 
Nombre de
Nombre de
Nombre de
Ecarts à la moyenne
points
quadrats
points
n
K
n.K
(n-D)
K(n - D)2
0
25
0
-1.071
28.676
1
15
15
-0.071
0.076
2
8
16
0.929
6.904
3
5
15
1.929
18.605
4
1
4
2.929
8.579
5
2
10
3.929
30.874
Total
56
60
93.714
Densité moyenne D = nb. de points / nb. de quadrats = 60/56 = 1.071
Variance V(D) = 93.714 / 55 = 1.704
Indice de concentration IC = V(D)/D= 1.590
n
Observé
Théorique
(O-E)2/E
0
25
19.2
1.762
1
15
20.6
1.502
2
8
11.0
0.823
3 et +
8
5.2
1.444
Total
56
56
5.531
Nombre de degrés de liberté = nb. de classes -1 = 4-1=3
Chi2 (3, 0.01) = 11.34
Chi2 (3, 0.05) = 7.82
Chi2 (3, 0.10) = 6.25
Chi2 (3,0.20) = 4.64

(d) Méthode du plus proche voisin

(1) Soit un semis de N points distribués sur un espace de surface S. On note d la densité moyenne de points par unité de surface à l’intérieur de l’espace considéré (d=N/S)

(2) On calcule pour chaque point i la distance Dmin(i) qui le sépare de son voisin le plus proche.

(3) On calcule ensuite la moyenne des distances observées au plus proche voisin DO

(4) On détermine la distance théorique moyenne au plus proche voisin DT dans le cas d’une distribution aléatoire à l’aide de la formule :

(5) On calcule l’indice de dispersion qui est le rapport entre ces deux distances :

R=DO/DT

(6) On peut enfin tester le caractère aléatoire de la distribution à l’aide d’un test paramétrique (Cf. manuels d’analyse spatiale).
 
 

Signification des valeurs de R


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  1. Exemple d’application de la méthode du plus proche voisin
Conclusion : Contrairement à ce que laisserait penser la première impression visuelle, la distribution est plutôt dispersée. Mais son caractère aléatoire ne peut être rejeté.