Chapitre 1 : INTRODUCTION GENERALE - DEFINITIONS


1.1) DEFINITION DE LA STATISTIQUE

1.2) COLLECTE DE L'INFORMATION

1.3) TYPES DE CARACTERES
 
 
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Qu'elle soit définie comme l'angle spatiale des sciences sociales, l'analyse des relations entre l'homme et la nature ou l'étude de la surface de la terre, la géographie est perpetuellement confrontée au nombre et à la mesure. Quel que soit l'angle d'étude choisi, le point de départ de la géographie est toujours la localisation et la mesure d'une catégorie de phénomènes sociaux dans l'espace.

La statistique est au géographe ce que la pratique des langues étrangères est au diplomate : ce n'est pas l'objet même de la discipline mais c'est un outil indispensable sans lequel on se trouve gravement handicapé. De même qu'un diplomate ignorant des langues étrangères peut faire appel à un interprète, le géographe ignorant de la statistique peut faire appel à un spécialiste du traitement des données. Mais dans l'un et l'autre cas, la présence d'un intermédiaire risque de réduire l'efficacité voire d'introduire des erreurs : erreurs de traduction pour l'interprète qui ne maîtrise pas la complexité d'une situation diplomatique, erreur d'interprétation pour le statisticien qui ne connaît pas précisément la problématique du géographe.

La géographie est plus que la mesure mais il n'y a pas de géographie sans mesure.
 

1.1) DEFINITION DE LA STATISTIQUE


Le terme statistique désigne à la fois :

1) l'ensemble des données numériques concernant une catégorie de faits (sens très ancien). Le mot a été introduit à l'origine pour caractériser les études méthodiques des faits sociaux par des procédés numériques destinés à renseigner et aides les gouvernants (classements, recensements, dénombrements, inventaires).Il s'agit de l'expression dans sa signification la plus usuelle :

- "la statistique du chômage en 1990"
- "la statistique des investissements japonais en France"

2) l'ensemble des méthodes mathématiques permettant :

a) de résumer quantitativement l'information recueillie sur un ensemble d'éléments au moyen d'une investigation exhaustive. C'est la statistique descriptive, qui fait l'objet de ce cours.
b) de généraliser à de grands ensembles d'éléments les conclusions tirées des résultats obtenus avec des ensembles beaucoup plus restreints appelés échantillons. C'est la statistique inférentielle ou probabiliste, qui n'est pas abordée dans ce cours.
 

1.2) COLLECTE DE L'INFORMATION

 
Le tableau élémentaire

Toute collecte de données commence par la définition de l'ensemble observé et par l'établissement de la liste de ses éléments. Quand on construit le tableau, chaque élément est inscrit progressivement sur une des lignes de ce qui va devenir le tableau élémentaire des données. C'est un tableau à simple entrée où les lignes correspondent aux éléments étudiés et les colonnes aux caractères (ou variables) décrivant ces éléments. La première colonne est en principe réservée à un identificateur permettant de différencier les éléments.
 
 
 
 

Identificateur  Caractère
1    
2    
...    
i    
...    
N    
L'ensemble observé

C'est la collection, le plus souvent finie en géographie, d'unités (ou d'éléments ou d'individus) sur laquelle vont porter nos observations. Cette collection constitue l'ensemble observé. Pour que l'ensemble soit bien défini, il faut que, pour chaque unité (ou élément ou individu), on puisse répondre par oui ou par non à la question : l'unité (ou l'élément, ou l'individu) est-il élément de l'ensemble observé ?

En géographie, l'ensemble observé est dans la plupart des cas un ensemble d'unités spatiales, c'est à dire d'éléments très précisément localisés à la surface de la terre, et donc susceptibles d'être cartographiés. Ceci explique le lien entre les enseignements de statistique et de cartographie dans le cadre de cet enseignement.

On peut distinguer trois grands types d'unités spatiales :
Le titre du tableau élémentaire doit définir l'ensemble étudié avec un libellé très précis qui ne comporte aucune ambiguité (i.e. deux personnes utilisant la même définition doivent aboutir à la même liste d'éléments).
Exemple :
"Les Etats africains représentés à l'ONU  en 1980" est précis alors que
"Les pays africains" est ambïgu et peu clair.
L'ensemble étudié sera désigné par E.
L'élément (ou individu)
 

C'est l'un des objets constitutifs de l'ensemble observé. Nous appellerons n le nombre d'éléments de l'ensemble E. Chaque élément de l'ensemble E aura son propre identificateur (nom, code) mais pourra être également désigné par sa position dans la liste des éléments, notée à l'aide d'un indice i dont la valeur est comprise entre 1 et n.

Le caractère

En fonction de la question posée, les éléments de l'ensemble observé sont décrits ou caractérisés par un ou plusieurs caractères. Définir un caractère revient à établir une correspondance entre chaque élément i de l'ensemble E (appelé ensemble de départ de l'application) et un é lément et un seul, noté  xi d'un ensemble X (dit ensemble d'arrivée de l'application).
 


 
 

Exemple : E = Les Etats et territoires Americains avec E = { Honduras, Belize, Brésil, ...}

X = Statut politique en 1989 avec X = { "dépendant"; "indépendant"}

Pour chaque élément de E on peut établir une application dans l'ensemble du caractère Statut Politique
 

Modalités d'un caractère

Les situations où les éléments peuvent se trouver à l'égard du caractère considéré sont les différentes modalités de ce caractère. Attention, les modalités sont les valeurs possibles et pas uniquement les valeurs effectivement observés. Ainsi, 3 333 333 hab. est une modalité possible du caractère population, même si aucun élément de l'ensemble observé ne prend cette valeur.
 

Les modalités d'un caractères doivent être à la fois :
 


Exemple : si l'ensemble observé est l'ensemble des rues du XIIIe arrondissement.

1.3) TYPES DE CARACTERES

On distingue deux grandes familles de caractères : les caractères qualitatifs et les caractères quantitatifs. Un critère commode est le suivant : la moyenne d'un caractère quantitatif a un sens alors que la moyenne d'un caractère qualitatif est impossible à réaliser ou bien n'a aucune signification.

Caractère qualitatif

Caractère quantitatif

Un caractère est quantitatif si ses modalités s'expriment par des nombres (condition nécéssaire mais pas suffisante), et si la moyenne de ces nombres a un sens.

repérable ou mesurable

On distingue les caractères quantitatif s repérables sur une échelle d'intervalle et les caractères quantitatifs mesurables selon que la valeur 0 est arbitraire ou selon qu'elle a un sens concret.


stock ou intensité

On peut par ailleurs distinguer les caractères quantitatifs de stock et les caractères quantitatifs d'intensité (taux) selon que la somme des modalités a un sens ou non. .

Remarque : le fait qu'un caractère soit exprimé en % ne signifie pas qu'il s'agit d'un taux. En effet, si les départements français sont décrits par leur part de la population française (en %), le total a un sens (100 %) et il s'agit donc d'un stock exprimé en % du total.
 

discret ou continu

Enfin, on peut distinguer les caractères quantitatifs discrets et les caractères quantitatifs continus selon que leurs modalités sont définies sur un intervalle continu de l'ensemble des réels (modalités en nombre infini) ou selon qu'elles correspondent à un ensemble fini et dénombrable de valeurs entières ou réelles.
 

combinaisons de critères
 

Les typologies précédentes  se combinent lorsque l'on veut définir le type d' un caractère quantitatif :

Il est très important de savoir définir le type d'un caractère car les outils statistiques ou les représentations graphiques ne sont pas les mêmes selon le type de caractère à étudier. Par exemple, l'étude de la relation entre deux caractères discrets se fait à l'aide d'un tableau de contingence  alors que la mise en relation de deux caractères quantitatifs continus se fait à l'aide de la corrélation et de la régression  et que la relation entre un caractère qualitatif et un caractère quantitatif se fait à l'aide de tests (Student) ou par décomposition de la variance (Fischer).
 
 
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