INTRODUCTION

L'objectif de ce premier chapitre est de montrer à l'aide d'un exemple très simplifié le dialogue qui doit nécessairement s'instaurer entre concepts, méthodes et applications empiriques au cours d'une recherche en géographie.

En raison de son mode historique de constitution, l'analyse spatiale est constitué d'un vaste bric à brac d'outils et de méthodes qui ont souvent été empruntés à d'autres disciplines et qui ne s'appliquent pas nécessairement bien aux problématiques de la géographie. Ou du moins, qui n'apportent que des réponses partielles aux questions posées par la géographie.

La constitution d'un corpus cohérent de méthodes et d'outils permettant de développer une étude comparative des formes spatiales et des processus spatiaux suppose donc que l'on procède à une vaste réflexion critique qui pourra s'opérer soit de façon ascendante (recherche des concepts sous-jacents à l'emploi d'une méthode), soit de façon descendante (recherche de méthodes adaptées à la vérification d'hypothèses formulées au niveau conceptuel).

Le problème de la concentration spatiale apparaît de ce point de vue particulièrement instructif, car, comme nous aurons l'occasion de le montrer, il existe toute une série d'indicateurs dits de "concentration spatiale" qui sont en fait tout à fait indifférents à la position spatiale des lieux et mesurent en fait d'autres formes de concentration (économique, politique, sociale). Dans le cadre de ce premier enseignement, on ne cherchera pas à traiter de façon exhaustive les différents outils et les différents concepts qui peuvent être mobilisés autour de la notion de concentration spatiale, mais simplement à montrer aux étudiants comment peut s'opérer le double cheminement ascendant-descendant entre concepts et méthodes.
 
 
 
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